16 avril, 2011

The cuckoo's nest.

Bien le bonjour,

Aujourd'hui, je vais parler de psychiatrie.
Pas vraiment rigolo comme sujet, surtout quand on y travaille (ce qui est mon cas)...
C'est encore moins drôle quand la rencontre avec ce milieu se produit à cause de la maladie ou de la souffrance d'un proche que l'on doit hospitaliser, et pas toujours avec son consentement.

Mais pire encore que de voir un parent dans un service psy, il y a apprendre que votre grand-tante ou même votre grand-mère a été internée de force durant toute son enfance, et ceci sans aucune raison objective.
Car au début du XXème, ça chiquait pas. Les connaissances en matière de psychiatrie étaient ce qu'elles étaient, et les pratiques elles, n'étaient pas très nettes. Il était plutôt facile d'hospitaliser un fils gênant ou une fille insolente. La peur de la sorcellerie n'est pas bien loin évidemment, mais le bûcher, lui, est remplacé par la camisole (chimique ou pas)... ça fait plus propre.

Toujours est-il que ces histoires, même si elles appartiennent à un autre temps (la psychiatrie ayant quand même bien évoluée au cours du XXème), ne sont malheureusement pas que des fantasmes de scénariste.

Bref, maintenant que j'ai plombé l'ambiance et posé le décor, je peux vous présenter une de mes dernières lectures:




Alors c'est un roman bien sûr, mais comme j'ai tenté de l'expliquer, ce genre d'histoires a réellement existé et des vies ont été brisées dans l'indifférence et l'injustice la plus totale.
Cette histoire là, elle se déroule à Edimbourg en Écosse. Déjà on a froid dans le dos.
Mais un autre récit vient se mêler au premier et celui-là, il se passe en Inde, 60 ans plus tôt.

En Écosse, nous suivons la vie d'Iris, banale et (presque) sans histoire, qui découvre du jour au lendemain l'existence d'une tante éloignée qui aurait passé sa vie enfermée dans un hôpital psy et que tout le monde a préféré oublier.
En Inde, c'est le parcours de la petite Esme (prononcez "ismi") que nous suivons, fille d'une grande et riche famille écossaise venue s'installer dans les colonies.
Déjà toute petite, Esme va être témoin du pire, ce qui n'annonce rien de bon pour la suite.

Et puis de toute façon, Esme, elle ne supporte pas le protocole et le fait savoir. Porter un chapeau pour sortir? A quoi bon?? Sourire aux invités prestigieux? Pas envie. Se trouver un mari? Jamais de la vie!!
Alors Esme dérange. Elle jure à côté de sa soeur si disposée à se plier aux convenances et si prompte à trouver un bon parti.
Sauf que voilà, un beau jour, sans s'y attendre, Esme va être rayée de la carte avec une facilité déconcertante.
Sans jamais perdre son humanité, cette femme extraordinaire va faire un retour inattendu parmi les vivants et régler ses comptes avec le passé.

Un beau roman, vraiment touchant mais relativement court, qui aurait bien mérité une bonne centaine de pages supplémentaires.
La narration est parfaitement maîtrisée et le récit construit de manière originale, avec sensibilité.
Le dénouement est tout de même un peu attendu, mais reste à la fois émouvant et glaçant.
Une lecture que je recommande, qui traite d'un sujet grave sans sombrer dans le pathos pour autant.

Mais j'insiste, il faut tout de même garder à l'esprit que la psychiatrie n'est plus ce qu'elle était...


Ma note:


Et en passant, j'ai reçu hier de la part d'une collègue un cadeau d'anniversaire (en retard) qui colle aussi au sujet, mais là c'est plutôt marrant en fait:





de Lisa Mandel:
Une BD plutôt drôle, qui s'inspire des expériences de plusieurs infirmiers psy dans les années 60-70.





Bon week-end, à bientôt!

1 commentaire:

claudia a dit…

Je crois que j'ai trouvé le titre du prochain livre que je vais acheter...